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    Oyez, oyez, la belle aventure

    De Lohengrin, chevalier d'Arthur,
    Ami de Galahad le pur
    Au temps heureux d'Excalibur.

    Il chevauchait forêts et plaines;
    Songeur, il laissait les rênes
    À son cheval au pas de plume
    Caparaçonné d'écume.

    Ils ne troublaient pas le silence
    Ni les oiseaux en réjouissance,
    Dont les chants emplis d'innocence
    Dissimulaient la calme errance.

    Au détour d'un mont solitaire,
    Alors, pour les deux amis,
    Ce fut l'incroyable mystère
    De surprendre un dragon endormi.

    Le chevalier se mit à rire
    En songeant que pas un empire
    Ne pouvait prétendre décrire
    Un tel hôte en train de dormir.

    Le dragon, très embarrassé,
    Remercia ce brusque étranger
    Et dût se sentir redevable
    D'un rire tout à fait agréable.

    Voulez-vous le soutien d'une aile ?
    Leur demanda-t-il, fraternel.
    Le chevalier, très naturel,
    Répondit à ce noble appel.

    Je dois secourir une princesse
    Acceptez-vous de me seconder ?
    Oh ! assura le dragon en liesse
    Pour elle, je saurais voler !

    Ne savez-vous que mon espèce
    Aime soutenir la jeunesse
    Et la lumineuse promesse
    Que la jeune fille caresse ?

    Ne savez-vous, dans l'humanité,
    Dévoiler que votre unité
    Est dans un coeur de jouvencelle
    Empli de l'amour éternel ?

    Si je ne le sais, je le sens,
    Répliqua le chevalier blanc
    Rêveur tout soudainement
    – Je suis leur chevalier-servant.

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    dessin Victor Hugo

    (dessin de Victor Hugo)

     

    « Je me lève, et ma première pensée du jour est pour toi comme mon dernier rêve de la nuit a été pour toi. Je me hâte de t'écrire, et sais-tu ce que je veux te dire ? Je veux te dire que je t'aime, que je t'adore, que je suis à genoux devant toi, que ta lettre hier soir m'a ravi, que le souvenir de t'avoir vu avant-hier me charme, que l'espérance de te voir demain me transporte. Ô ma bien-aimée, je t'ai dit déjà cent fois, mille fois, tout ceci ; c'est toujours la même chose, et c'est parce que c'est toujours la même chose que c'est l'amour. Te rappelles-tu ce que je te disais un jour : l'amour est pour le monde de l'âme ce qu'est le soleil pour le monde de la matière. Le soleil ne gagnerait rien à changer de couleur tous les matins. Il est toujours le même. À quoi bon changer ? Il est le soleil. L'amour se lève tous les jours dans nos cœurs avec la même flamme et le même rayonnement. Qu'aurions-nous à lui demander autre chose ? Il est l'amour.
    Revenons-en donc toujours au mot charmant et doux, au mot inépuisable : je t'aime ! Ne te lasse pas de l'entendre, ne te lasse pas de le dire. Quand ta plume l'écrit, quand ta bouche le prononce, le ciel s'ouvre pour moi. »

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