Je t'aime, sourit un cœur qui chantonne autant qu'il bat, prodigieuse ouverture de nos ailes oubliées. Pourquoi ? S'il est un pourquoi légitime, c'est seulement celui de la stupidité tentant de rationaliser un cœur à un muscle autonome parent immédiat du biceps et de l'extenseur de phalange.
Je suis, et j'ai un cœur. Un cœur qui vit. Un cœur qui parle et qui murmure. Les Anciens croyaient que la pensée et la réflexion y trouvaient leur origine. D'où croyez-vous que vient l'expression “apprendre par cœur” ? Choisir le cerveau est regarder l'ordinateur plutôt que la main qui le dirige, comme si nous voulions absolument nous limiter à rien. Cela paraît pourtant tellement sensé : un cœur se brise, s'effraie, s'amadoue, se cajole... Une cervelle – rien du tout. Mais par quel prodige la science médicale peut-elle prouver que les Anciens avaient tort, et que nous pensons par tête ?
Nous avons eu des millénaires de civilisation pour établir que le cœur est le siège vivant de la pensée humaine, et une génération de doctes savants pour nous imposer nos cervelles comme un plat et insipide nous-mêmes. Nos âmes ? Selon eux, la résultante mathématique d'un hasard de connexions synaptiques. Soit : une chimère aléatoirement liée à un nombre prédéfini de neurones en bavardage, fabriquant la joie, le rire et l'amour comme une calculatrice résoudrait une équation ! Ceux qui voudront s'enivrer d'intellectualisations déshumanisantes le peuvent à leur gré. Mais moi, on ne m'aura pas. Certes non. Ils peuvent toujours rêver. Je t'aime ! Et je vous le dis : pensez avec vos cœurs.
Tags : coeur, peuvent, anciens, rien, pensee
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